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Le Mouton D'Anou 09 Février

Randonnée du 09 Février Le Mouton d’Anou
Par Guy AUDA

Mardi 9 février nous avons effectué une randonnée de 15,30 km pendant 4h20 de marche effective avec un dénivelé de 750m le point le plus haut atteint étant de 1079m.

En respectant strictement les groupes de 6 personnes espacés de 10 m ainsi que les gestes barrières.

21 randonneuses et randonneurs étaient au départ de cette randonnée qui avait été organisée et encadrée par François en direction de mouton d'Anou.

Direct nous attaquons une montée sur une route goudronnée à 35 % de dénivelé pour entreprendre une montée assez raide sur un sentier dominant le village perché du Broc (1416 habitants) avec une superbe vue sur la vallée du Var et l'embouchure de l'Esteron.

Nous débouchons sur un sentier en forêt au milieu des pins, des chênes défeuillus afin d'arriver au canal enterré de la Gravière que l'ont suit sur une piste détrempée au milieu des bois avec une vue magnifique sur le mont Vial qui nous apparaît inondé de soleil et de ciel bleu avec en fond toujours les incontournables sommets enneigés du Mercantour.

Nous nous engageons sur la piste de Berdine et nous cheminons d'un pas rapide sur un terrain relativement plat, des effluves de senteurs d'humus, de forêts et d'autres qui nous donnèrent à penser que nous n'etions pas loin d'une ferme .

En effet un troupeau de vaches qui ne regardaient pas passer les trains mais s'etonnaient de voir déambuler notre "troupeau", paissait dans l'herbe rare.

Nous bifurquons sur la gauche en direction du mouton d'Anou, non sans avoir salué et caressé quatre gentils ânes ou mulets qui semblaient tout heureux de se faire photographier.

Mais où se trouve donc ce mouton et qui est Anou, nous sommes dans l'expectative.

Nous laissons sur notre droite la direction de Bezaudun et par une piste nous atteignons une sorte de plateau à l'herbe rare égayé par quelques crocus bien protégés du froid au milieu des pierres.

Au loin un mont avec en son sommet 2 croix , il s'agissait du mouton d'Anou , pourquoi le mouton et pourquoi Anou, voilà la question.

Le groupe se scinda en deux les plus affamés restèrent pour se restaurer et les plus courageux (surtout les dames) entreprirent de monter jusqu'au sommet.

La montée se fit en marchant sur un sentier cairné assez facile d'accès au milieu de blocs de calcaires érodés par le temps et les intempéries, de thym et pivoines attendant l'arrivée du printemps

Arrivée au sommet nous avons eu la récompense un panorama à couper le souffle nous attendait une vue à 360° nous était offerte.

Un espace de liberté, un air pur et vif un spectacle sur les sommets enneigés du Mercantour et de l'arrière pays niçois, les Baous de St Jeannet et de la Gaude, le littoral méditerranéen, la mer méditerranée jusqu'à l'Esterel, un des plus beau paysage proche du littoral.

Une dernière respiration à plein poumons, quelques photos pour immortaliser l'endroit, une dernière imprégnation du moment avec un sentiment de liberté le seul bonheur de profiter encore un petit moment du lieu et nous rejoignons notre point de rendez vous et nos amis afin nous aussi de reprendre quelques forces.

L'heure du départ ayant sonné, pas le temps d'une sieste nous devions redescendre par des sentiers et des pistes assez longues en suivant pendant un temps une impressionnante ligne électrique à haute tension avec de monstrueux pylônes qui desservent tout l'est du département.

Nous nous engageons sur un sentier très "roulant" repassons devant la cheminée du canal et reprenons le même itinéraire que celui de la montée afin de regagner notre point de départ.

Mais au fait nous n'avons pas vu de moutons ni d'Anou, qui sont ils ?où sont-ils ? , vous avez bien compris que la montagne avec les 2 croix que nous avons gravies était le sommet du mouton d'Anou.

Bien sur une légende des temps anciens est liée à ce lieu.

A cette époque au pied de la muraille de Pierre qu'aujourd'hui nous appelons le Baou à peu près à l'emplacement de ce qui deviendra bien plus tard le village de St Jeannet se trouvait un village d'une vingtaine d'habitations en pierres sèches entourées de très beaux jardins.

Là vivait tranquille une cinquantaine de personnes, bergers , jardiniers pour la plupart au milieu de leur culture, de la source et de leurs troupeaux.

Anou était une habitante du village, c'était une très très belle femme , splendide, fine, svelte aux longs cheveux blonds le teint doré par le soleil et le grand air, à presque trente ans elle vivait seule et malgré les multiples sollicitations n'avait jamais accepté qu'un homme vienne s'installer chez elle.

En plus d'être ravissante elle était la plus riche propriétaire du village et possédait un très conséquent troupeau de moutons et de chèvres.

Elle avait comme berger un magnifique et fort jeune homme d'une vingtaine d'années dont le charme ne lui était pas insensible, il s'appelait Trastor et toutes les filles du village étaient amoureuses de lui.

Un jour du début de l'hiver Trastor qui gardait ses bêtes et après comptage s'aperçut qu'il en manquait une, il appela, chercha , explora de longues heures , le mouton avait bel et bien disparu.

Tourmenté, la nuit venu il savait que la bêtes serait dévorée par les bêtes sauvages.

Et puis au delà de tout il allait décevoir Anou et c'était cela qui lui faisait le plus mal.

En regardant la montagne en face de lui avec son dos arrondi et saupoudré de neige, il eut une idée il réunit tous les habitants du village ainsi qu'Anou.

Et il raconta son histoire en disant que le soir en rentrant ses bêtes il en vit une qui s'éloignait tranquillement et en se dirigeant dans sa direction pour aller la chercher plus il avançait plus le mouton doublait de volume , elle enflait enflait , devenait monstrueuse elle devenait une colline, il prit peur pour le reste de son troupeau et s'éloigna assez loin et lorsqu'il se retourna ayant mis ses bêtes à l'abri il n'en crû pas ses yeux , à la place de la pâture quasiment plate à l'origine se trouvait une montagne, le mouton était devenu une montagne en pierre grise le dos arrondis et blanc comme celui d'un mouton.

Anou comme hypnotisé ne pouvait quitter du regard son jeune et beau berger.

Le lendemain tout le monde s'aperçut que Trastour avait dit vrai, un miracle.

Le chef du village décida que cette montagne s'appellerait désormais le Mouton d'Anou.

Comme toutes les belles histoires et légendes finissent en général bien, et comme les princes et les princesses la belle Anou et son beau berger se marièrent et eurent beaucoup d'enfants certains parmi leurs descendants vivent dit on toujours du côté de St Jeannet.

Voilà la légende du mouton d'Anou.

Il fallait maintenant nous séparer sans boire le pot de l'amitié covid oblige,

et prendre la route afin de rentrer avant le couvre feu de 18h.

Un grand merci à François pour nous avoir organisé et accompagné dans cette sublime et belle escapade effectuée comme à l'accoutumé dans la bonne humeur, la joie ,la bienveillance, la solidarité le partage et l'amitié.

A bientôt pour de nouvelles et belles aventures.

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